Thursday, May 10, 2012

Elle va mal


Elle va mal, mais l’autre va bien. C’est un soulagement cruel. C’est un peu comme si je te prenais ton pain, alors que nous mourions de faim les deux. Je vais bien car tu vas mal. C’est ironique non ? Il n’y a que quelques mois j’aurais été là pour toi, je t’aurai tenu la main, j’aurai traité ‘l’autre fille’ de salope, le gars de salaud. C’est drôle la vie, on ne sait pas qu’est-ce qui nous attend au tournant du chemin. Peut-être demain, toi, maman qui me tient la main quand je m’endors, qui me chante quand je suis triste, peut-être toi tu ne seras plus ? Peut-être toi papa, qui me berce dans ses bras quand j’ai peur du noir, qui me lis des histoires, des contes de fées, peut être toi non plus ? Que ferai-je sans vous ? Et dire que c’est moi qui devrai m’occuper des petits. Blonds, angéliques, innocents, collants, baveux. Un peu idiots encore…  Encore une fois, je m’invente des problèmes, vous êtes encore là. J’anticipe le futur, atroce et angoissant. C’est ce que vous m’avez dit de faire non?